Championnat de France FFHMFAC de Force athlétique 2012 – Mes résultats

Dimanche 4 mars 2012, fin d’après-midi : dans le rétroviseur de la voiture qui me ramène en région parisienne, la grisaille et la pluie ont chassé Châtellerault et la Finale France FFHMFAC Elite de Force athlétique. La veille, j’avais disputé la plus prestigieuse compétition de ma « jeune » carrière de force-athlétiste : mes premiers « France Elite » en tant qu’athlète. « Faire les France Open » en Force athlétique, c’est le rêve de bon nombre de compétiteurs, c’est s’enrichir et s’enorgueillir d’une expérience nouvelle et, surtout, en coucourrant avec l’Elite, prendre conscience qu’un cap a été passé. Laissez-moi vous raconter…

J-2 : le stress pré-compétitif était à son maximum : à peine venais-je de me sortir d’un stupide bug de mise à jour de mon blog, qu’il me fallait me préoccuper d’un autre bug, sanitaire cette fois : une conjonctivite assez sévère et des picotements dans la gorge. A deux jours de la Finale, ça craint… Visite chez le médecin, rien de viral, mais collyre et paracétamol pour arriver serein à la Finale. La nuit fournissait aussi son lot de cauchemars : surpoids au moment de la pesée, bulle, oubli de combis, , …

J-1 : pas d’amélioration malgré les soins. Il me faut me faire à l’idée de concourir avec des yeux de lapin atteint de myxomatose. On oublie aussi les photos… Christophe C. me récupère à Pontoise et nous partons pour Châtellerault. Christophe B., Tony et Fred nous rejoindront tard dans la soirée.

Jour « J » : le grand saut !
Le Club de châtellerault succède à la très grosse organisation des France de 2011 à Coubertin, à Paris, qui avaient lieu en même temps que ceux en haltérophilie.

A notre arrivée, vers 10 heures 15, la compétition des femmes a débuté. Entre le passage de chaque athlète, les chargeurs s’affairent à préparer la barre suivante avec du métal en fond sonore. Rammstein pour se conditionner à passer sous la barre, c’est bon, ça ! Je prie pour que l’après-midi, nous n’ayons pas droit à de la techno-dance.

Les barres et les mouvements s’enchaînent. Alors que la compétition des féminines se termine sur les victoires de Bénédicte Lepanse en -47 kilos, Vanessa martin en -52 (Mariane Bouvard, vice championne ! Encore bravo Mariane !), Sylvie Mingot en -57 (bravo Sylvie !), pour ne citer que ces trois catégories, il me faut rejoindre la salle de pesée.

La pesée : en Finale nationale, la pesée se fait par tirage au sort. Un numéro de passage est attribué à chaque athlète et la liste est placardée sur la porte. Il est bientôt 13 heures et je n’ai pas encore déjeuné. J’ai de la chance, je suis le troisième, sur les 11 athlètes du groupe des -74 kilos, à monter sur la balance.

Verdict : 72,65 kilos ! Je suis plus léger que d’habitude; c’est tant mieux car nous sommes un certain nombre à être qualifié avec un total d’environ 600 kilos. En cas d’égalité entre plusieurs athlètes, c’est le poids de corps qui faire la différence : le plus léger l’emporte.

Je donne ma barre de départ pour chacun des trois mouvements – 210 kilos au Squat, 155 au Couché et 215 kilos au Terre – puis vais faire vérifier mon équipement. A mon grand étonnement, le contrôle est sommaire.

Il faut ensuite prendre ses hauteurs de supports pour le Squat et le Couché ainsi que la hauteur des sécurités pour ce dernier mouvement, qui se révéleront utiles pour moi au cours de la compétition…

La compétition : la compétition débute à 15h00 avec le premier groupe, celui des -59 et des -66 kilos. J’ai commencé mon échauffement. Les sensations sont plutôt bonnes à 130 kilos. Le Squat devrait bien se passer.

Squat :
Le groupe 1 vient de terminer le premier mouvement. Je suis le troisième du groupe 2 à passer. J’ouvre ma compétition avec 210 kilos ; une barre avec laquelle je me suis familiarisé, mais pas encore à 72,6 kilos de pdc. Petite appréhension, comme toujours pour le premier essai.

Je quitte le plateau rassuré. La barre était facile. Confiant, je demande 220 kilos pour le second essai. Entre les deux essais, l’attente n’est pas trop longue, j’écoute les barres annoncées : 225, 240, 270… 290 kilos et nous n’en sommes qu’au premier essai !

Deuxième barre : C’est à moi : 220 kilos; Jamais tentés, même à l’entraînement.

Pas assez descendu ! Je ne prends pas la peine de reprendre la même charge. Mon objectif pour ce mouvement est 225 kilos; alors, va pour 225 kilos.

Le second essai s’achève par un match au coude à coude, à 302,5 kilos, entre Hassan El Belghiti et Antoni Mastrolorenzo. Pourtant, un autre match bien plus important va se jouer : …

…le mien, avec mes 225 kilos ! Bah oui, quoi, dans la vie, tout est question de point de vue…

Troisième barre : 225 kilos. Je suis décidé à la faire…

Deux rouges ! La déception est grande : la descente a été plus franche. Tony me montre une vidéo prise sous un autre angle; la barre semble bonne pourtant… Je reste à 210 kilos; 15 kilos perdus pour 2-3 cm de fesses trop hautes !

Développé couché :
Contrairement au Squat, je suis dans les derniers du groupe à passer pour ce mouvement. Ma première barre à 155 kilos ne devrait être qu’une formalité…

Minable prestation… Fait exceptionnel, je ne suis pas arrivé à amener l’essieu d’acier sur la poitrine; le col de mon maillot ayant été trop descendu et la ceinture bien trop serrée. Une erreur de mise en place qui me fait perdre encore une barre. Heureusement, grâce aux sécurités, pas de bobo. Je demande 157,5 kilos, qui aurait dû être ma barre de départ.

Deuxième barre : 157,5 kilos :

La barre est bonne. L’objectif est de 165 kilos pour ce mouvement. J’hésite. 162,5 kilos me semble plus assuré. Christophe pense que je peux passer 165. Comme nous sommes en Finale, je me laisse convaincre.

Troisième barre : 165 kilos. La barre a ralenti, je n’ai pas cherché à lutter. Je n’ai pas été du tout combatif à ce moment de la compétition, j’ai douté; la tête n’y était pas. J’ai perdu des points au Squat, de très peu, et un essai au Couché. Et quand ça veut pas, ça veut pas…

Soulevé de terre :
La nuit tombe et la compétition va bientôt toucher à sa fin. Le rythme est bien plus soutenu que lors des Régions d’Ile de France. Le dernier mouvement me redonne l’envie de me ressaisir et d’en découdre.

Première barre : la barre à 215 kilos est facile.

Seconde barre : 225 kilos ; barre qui m’avait échappée des mains lors des Régions. C’est aujourd’hui que je compte prendre ma revanche. Je dois seulement veiller à ma prise…

Troisième et dernière barre de la compétition : Hassan vient d’affirmer son statut de grand champion en établissant un record de 600 points à l’indice avec 322,5 kilos pour son second essai ! Impressionnant. Dans peu de temps, un autre record va peut-être tomber : …

…le mien; enfin, à mes yeux rougis et bouffis par la conjonctivite… 230 kilos…

La barre n’est pas validée, mais je suis heureux de l’avoir passée. Qui sait ? Je ferai peut-être 322,5 250 l’année prochaine…

C’est à la dixième place que je termine mon premier Championnat de France Elite avec un total de 592,5 kilos. Je perds 2,5 kilos par rapport aux Régions. Seules 4 barres ont été validées sur les 9 essais.

Ce que je retiens de cette compétition :
– J’ai tenté de nouvelles barres que je validerai, je pense, dans peu de temps.
– Au vu des progrès établis depuis novembre, je sais que je dispose encore d’une bonne marge de progression pour le Squat et le Terre; et ça, c’est motivant.
– Côté mental, il me faut apprendre encore à passer outre un échec et apprendre à m’en servir pour me dépasser.
– Le contact avec des athlètes d’un niveau supérieur m’a offert des objectifs pour la saison prochaine.
– Enfin, je garde un très agréable souvenir de ce week end, au contact de sympathiques champions, de passionnés qui passent ici me lire, comme Nicolas que je rencontrais pour la première fois, et qui me font apprécier davantage ce sport.

Mes barres pour ce premier Championnat de France Elite:

4 barres validées sur 9.
1. SQUAT : 210 kilos
2. DÉVELOPPÉ COUCHÉ (bench press) : 157,5 kilos
3. SOULEVÉ DE TERRE (deadlift) : 225 kilos (PR)

Total : 592,5 kilos – niveau national – 10° sur 11 en -74 kilos.